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Album des scènes de crime à Paris : premières photographies de scènes de crime prises par Alphonse Bertillon .hh

Alphonse Bertillon (1853–1914) était un criminologue et anthropologue français qui a créé le premier système de mesures physiques, de photographie et de tenue de registres que la police pouvait utiliser pour identifier les criminels récidivistes. Avant Bertillon, les suspects ne pouvaient être identifiés que grâce à des témoignages oculaires et à des fichiers de photographies non organisés.
Bertillon débute sa carrière comme commis aux archives dans la police parisienne. Son obsession pour l’ordre le pousse à rejeter les méthodes non systématiques utilisées pour identifier les suspects et le pousse à développer sa propre méthode, qui combine mesure systématique et photographie. En 1883, la police parisienne adopte son système anthropométrique, appelé signalétique ou bertillonnage . Bertillon identifie les individus par des mesures de la tête et du corps, des formes de l’oreille, du sourcil, de la bouche, de l’œil, etc., des marques individuelles telles que des tatouages ​​et des cicatrices, et des caractéristiques de la personnalité. Les mesures sont transformées en une formule qui se réfère à un seul individu unique et sont enregistrées sur des cartes qui portent également un portrait photographique de face et de profil du suspect (le « mugshot »). Les cartes sont ensuite systématiquement classées et recoupées, afin de pouvoir être facilement retrouvées. En 1884, Bertillon utilise sa méthode pour identifier 241 récidivistes, et après cette démonstration, le bertillonnage est adopté par les forces de police en Grande-Bretagne, en Europe et dans les Amériques.
Mais le bertillonnage était difficile à mettre en œuvre. Les instruments de mesure nécessitaient un réétalonnage et une maintenance fréquents. Le processus était très laborieux, exigeait des techniciens rigoureusement formés, motivés et compétents, et était coûteux. Lorsque les individus étaient mesurés plusieurs fois, même les agents bien formés effectuaient leurs mesures de différentes manières et n’obtenaient parfois pas exactement les mêmes chiffres. Les mesures pouvaient également changer avec l’âge du criminel. Finalement, les services de police ont commencé à abandonner le bertillonnage au profit de l’identification par empreintes digitales, bien que certains éléments, comme l’inventaire des informations et des caractéristiques de base, les cicatrices, les tatouages ​​et la photo d’identité judiciaire, aient été conservés.
L’une des contributions les plus importantes de Bertillon à la criminalistique fut l’utilisation systématique de la photographie pour documenter les scènes de crime et les preuves. Il a mis au point une méthode permettant de photographier les scènes de crime à l’aide d’un appareil photo monté sur un trépied surélevé, afin de documenter et d’examiner la scène avant qu’elle ne soit perturbée par les enquêteurs. Il a également développé la « photographie métrique », qui utilisait des grilles mesurées pour documenter les dimensions d’un espace particulier et des objets qui s’y trouvaient.
Bien que les images de cet extraordinaire album de photographies médico-légales aient été réalisées par Bertillon ou sous sa direction, il a probablement été assemblé par un détective privé ou un secrétaire qui travaillait à la préfecture de Paris. Les photographies des corps pâles des victimes de meurtres sont assemblées avec des vues des pièces où les meurtres ont eu lieu, des gros plans d’objets qui ont servi d’indices et des photos d’identité des criminels et des suspects. Réalisés dans le cadre d’une archive plutôt que comme une œuvre d’art, ces portraits post-mortem, enregistrés dans le style impassible d’un rapport de police, n’en conservent pas moins une puissance troublante.
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